Perdus dans les pandémies ? Le pouls de la santé globale au temps du SARS-CoV-2
10 à 13 mai 2021. Dialogues sur les politiques en vue de la 74e Assemblée Mondiale de la Santé, organisés et accueillis par le Geneva Global Health Hub (G2H2)
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Plus d’un an après le début de l’épidémie Covid-19, le monde demeure dominé par la pandémie. C’est aussi le cas de l’espace politique : l’application d’un prisme « Covid-19 » aux secteurs clés de la santé globale présente des opportunités, notamment en raison du « nouvel » intérêt porté à la santé, mais aussi dans le cadre d’une vision syndémique émergente de la crise, ainsi que du sens commun de l’urgence. Toutefois, la fragmentation actuelle de la gouvernance de la santé présente aussi le risque de creuser davantage l’inéquité et de perpétuer l’exploitation.<
La gestion d’urgence de la pandémie, avec ses échecs et ses contradictions, soulève le risque de l’instrumentalisation du Covid-19 afin de justifier davantage l’agenda sécuritaire de la santé et d’accélérer la sécuritisation de la santé publique. Le focus exclusif sur les vaccins et la lutte prolongée contre les maladies, en prenant en considération les nouvelles vagues virales et les variants. ont d’ores et déjà fait dévier l’essentiel de cette discussion de, permettant d’aborder les causes systémiques de la maladie : les échecs de la gouvernance nationale et mondiale qui priorisent la marchandisation et la financiarisation et relègue à un second plan la mise en place de services publics. Ainsi, la triple crise Covid-19 – économique et sociale ainsi que la pandémie sanitaire – ne peut pas être dissociée des déterminants pathogènes de la globalisation, avec ses politiques non pérennes et ses paradigmes biaisés de la gouvernance.
A l’approche de la 74e Assemblée Mondiale de la Santé, une série de rencontres publiques, visant à lier les éléments politiques principaux de l’agenda de l’Assemblée avec les perspectives de la société civile sur le Covid-19 et les processus qui y sont reliés, demandent une attention spécifique ainsi que des évaluations et des actions. Somme toute, nous entendons poser des diagnostics et débattre de l’état de la santé mondiale au moment de la pandémie et de donner un espace à celles et ceux qui souhaitent promouvoir un changement substantiel.
Les collègues de la société civile, les représentants des États membres de l’OMS et du Secrétariat et toutes les personnes intéressées sont les bienvenues pour participer à une ou plusieurs sessions et prendre part au dialogue.
Programme
Perdus dans les pandémies ? Le pouls de la santé globale au temps du SARS-CoV-2
Dialogues sur les politiques en vue de la 74e Assemblée Mondiale de la Santé
Une proposition de traité mondial pour la pandémie : Rechercher la redevabilité après un désastre ?
Lundi 10 mai 2021, 15:00-16:30 CEST
Demander une approche de la vaccination guidée par la dignité et l’universalité : Les réalités du Covid-19 pour les personnes en mouvement
Mardi 11 mai 2021, 15:00-16:30 CEST
Au-delà du contrôle de l’Etat et du pouvoir corporatif : Une alternative de digitalisation de la santé publique
Mercredi 12 mai 2021, 14:00-15:30 CEST
Un financement pérenne de l’OMS : Mais quelle Organisation Mondiale de la Santé voulons-nous ?
Jeudi 13 mai 2021, 15:00-16:30 CEST
Sessions
Lundi 10 mai 2021, 15:00-16:30 CEST
Une proposition de traité mondial pour la pandémie : Rechercher la redevabilité après un désastre ?
La nouvelle proposition émergente de traité mondial sur la pandémie, portée par le Directeur-Général de l’OMS et discutée par les chefs d’Etat du G20, apporte plus de questions que de réponses.
Les leçons du COVID 19 ont été dures mais ont suscité une prise de conscience immanquable afin de faire avancer l’universalisme dans la santé, la responsabilité publique en tant que priorité, et l’ambition d’avoir des systèmes adéquats de santé centrés sur les personnes comme la meilleure réponse aux pandémies actuelles et futures. Est-ce que le récent traité pour la pandémie apporte une réponse mature à cette prise de conscience ? Après des années d’allergie au processus des traités, est-ce que ce nouveau développement constitue une tentative de reconnaitre et de restaurer le rôle central de l’Organisation Mondiale de la Santé en tant qu’autorité avec une fonction normative, visant à réclamer un multilatéralisme conscient ? Quelles sont les politiques et les promesses derrière ce nouvel instrument de santé contraignant ? Pourquoi les gouvernements créeraient un nouveau traité si pendant la pandémie ils ont refusé de respecter le droit international et les normes de gestion de la pandémie existantes ?
Cette session constituera un point de départ pour une analyse de la société civile des potentielles implications de la proposition d’un « nouveau traité sur la pandémie ». Les experts qui ont été engagés directement dans la rédaction de traités partageront leur savoir-faire et les leçons apprises liées aux négociations d’instruments contraignants. Quelles sont les conditions pour qu’un traité soit adopté et mis en œuvre ? Comment en faire un réel instrument de changement ? Quelles sont les liens avec des processus similaires de rédaction de traités ?
Contact pour des contributions et pour des questions: Nicoletta Dentico, Society for International Development, Co-Présidente du G2H2 et membre de l’équipe d’organisation
Mardi 11 mai 2021, 15:00-16:30 CEST
Demander une approche de la vaccination guidée par la dignité et l’universalité : Les réalités du Covid-19 pour les personnes en mouvement
La disponibilité des vaccins Covid-19 a suscité un appel à l’équité, en matière de santé et ce, au plus haut niveau des agendas nationaux et internationaux. Les questions de l’ « accès » sont maintenant débattues partout et semblent concerner tout le monde – un phénomène inédit depuis la « crise » VIH / SIDA.
Toutefois, est-ce que l’accès est une fin en soi ? Sommes-nous convaincus que l’attention politique portée à la disponibilité des vaccins Covid-19 peut-être utilisée pour la promotion de biens publics mondiaux, de la coopération internationale et de la solidarité ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une perpétuation des processus nationalistes et corporatifs ? Quelles sont les suites de l’appel à un « vaccin pour toutes les populations » alors que les vaccinations concernent à l’heure actuelle essentiellement les pays riches ? Comment lier la lutte pour l’équité vaccinale aux aspirations en lien avec la défense d’un accès universel aux soins de santé et à l’équité en santé, allant bien au-delà du secteur pharmacologique et de l’approche biomédicale ?
La « course aux vaccins » ne saurait être résolue techniquement ou facilement. Nous vivons un régime d’apartheid global qui sépare, de façon croissante, les plus privilégiés dans leurs bulles vertes, propres et nanties, des personnes marginalisées vivant dans des banlieues au sein d’environnements difficiles, dans des camps de réfugiés ou des abris insalubres et / ou cachés en tant que migrants « illégaux ». Il faut aussi et ici prendre en considération le manque d’accès à la santé et à la protection sociale ainsi que la réalité des organisations de charité, remplaçant une solidarité réelle et structurelle. La « pandémie sociale » affectant les individus les plus marginalisés constitue par ailleurs une occasion de se pencher sur les causes multiples des déplacements et leurs interactions avec l’accès à la santé.
La session portera sur les réalités difficiles des personnes déracinées, incluant les réfugiés, les migrants, les déplacés et les apatrides, au temps de la pandémie : Comment la pandémie a davantage remis en cause leur dignité, qu’attendre d’une « approche universelle » proposée comme réponse au nationalisme croissant en lien avec les vaccins ? Comment positionner judicieusement les droits humains au centre de l’agenda national et international de la santé publique ? Quelles actions collectives sont entreprises afin d’assurer que l’équité soit assurée au niveau global et comment lutter contre la corruption et la « politisation » de certaines campagnes nationales de vaccination, pouvant encore davantage exacerber l’exclusion sociale, l’inéquité, l’injustice et la marginalisation.
Contact pour des contributions et pour des questions : Virginie Lefèvre, Amel Association International, membre du Comité de pilotage de G2H2 et de l’équipe d’organisation. Pour cette session, nous aurons une interprétation en arabe (au lieu du français).
Mercredi 12 mai 2021, 14:00-15:30 CEST
Au-delà du contrôle de l’Etat et du pouvoir corporatif : Une alternative de digitalisation de la santé publique
La pandémie Covid-19 a contribué à mettre les données et la digitalisation au centre de la santé publique nationale et internationale. Malheureusement, dans plusieurs cas constatés lors de la pandémie, cet intérêt à l’égard du potentiel de la santé digitale s’est traduit par la sécuritisation de l’information, dans le secteur de la santé, ainsi que par l’appropriation de certaines formes de données par les acteurs privés.
Jusqu’à maintenant, la santé digitale a été largement présentée par le secteur corporatif et les gouvernements comme une façon de pallier les impacts de l’affaiblissement des systèmes de santé. La société civile a déjà formulé de fortes critiques sur les raisons pour lesquelles les données personnelles sont utilisées par l’industrie de la technologie, et a soulevé plusieurs problèmes en lien avec la vie privée et le contrôle étatique des données. En parallèle, l’industrie construit son pouvoir non seulement sur l’utilisation des données individuelles mais aussi sur le contrôle et la détention de données collectives (anonymisées). Cela a résulté en un « Big Tech » ayant la capacité d’influencer comment le système fonctionne dans son ensemble. Nous considérons que la proposition d’une approche différente par la société civile de la santé digitale – orientée vers une appropriation publique des données et leur utilisation afin de construire des systèmes sanitaires plus forts – peut faciliter un rétablissement post-pandémie qui rendra la santé accessible à davantage de personnes.
Cette session sera basée sur les contributions d’activistes de différentes régions du monde qui travaillent afin d’assurer que les politiques digitales soient conçues à la base et mises en œuvre pour le bénéfice des populations.
Contact pour des contributions et pour des questions : Ana Vračar, People’s Health Movement, membre du Comité de pilotage de G2H2 et de l’équipe d’organisation
Jeudi 13 mai 2021, 15:00-16:30 CEST
Un financement pérenne de l’OMS : Vers une « mise en service » de l’Organisation Mondiale de la Santé ?
Lors de la réunion du Comité Exécutif en janvier, les Etats membres de l’OMS ont trouvé un accord afin de mettre en place un Groupe de travail sur le financement durable de l’OMS limité dans le temps et orienté sur les résultats, ouvert à tous les Etats membres. Le groupe de travail a tenu sa première réunion en mars et fournira son rapport à l’Assemblée Mondiale de la Santé. Il abordera ainsi ses progrès initiaux en lien avec l’objectif de « développer une approche de haut niveau et systémique afin d’identifier les fonctions essentielles de l’OMS qui devraient être financées de façon pérenne ».
Cela pose plusieurs problématiques et soulève plusieurs questions, ouvertes à ce jour :
- Est-ce que l’identification des « fonctions essentielles » de l’OMS devrait être effectuée maintenant par un groupe de travail « limité dans le temps » ? Si oui, qu’en est-il des fonctions essentielles de l’OMS encadrée par sa Constitution (i.e. élaboration de traités) ? Doivent-elles être renégociées et reconfirmées (ou abandonnées) ?
- Est-ce que les Etats membres sont prêts à payer plus pour une OMS plus forte et meilleure ? Si oui, quels sont les termes et les conditions ? Tel que mentionné par un commentateur, « il est frappant de voir comment le financement peut circonscrire la gouvernance d’ensemble ».
- Comment positionner la « Fondation de l’OMS » établie récemment et son approche à définir car relâchée de la recherche de financements au sein du secteur corporatif ? Quel espace sera donné au financement « innovant » si les Etats membres ne sont pas prêts à jouer leur rôle ?
- etc.
Au cours de cette session, nous évaluerons et discuterons le processus de “financement durable de l’OMS”, afin de permettre à ceux qui suivent de manière critique le groupe de travail sur le financement durable de l’OMS d’affûter leur objectif et de faire équipe. Nous axerons le débat sur une question simple : Quelle OMS voulons-nous (États membres et société civile), et quelles sont ses fonctions essentielles pour être entièrement financées par ses propriétaires/membres ?
Contact pour des contributions et pour des questions : Thomas Schwarz, Medicus Mundi International Network, Secrétariat du G2H2 et membre de l’équipe d’organisation.
Bienvenue
Cette série de dialogues politiques organisés par G2H2 aura lieu deux semaines avant l’ouverture de la 74e Assemblée mondiale de la santé.
Pour toute question d’ordre général, veuillez contacter le secrétariat de G2H2. Les contacts pour les demandes de renseignements et l’engagement concernant des dialogues politiques particuliers sont indiqués sous les descriptions des sessions. Une documentation de toutes les sessions sera disponible ici après les réunions.
Langues/Interprétations
Langues: anglais-espagnol-français le lundi, mercredi et jeudi; et anglais-espagnol-arabe le mardi) Parlez dans votre langue !
Les interprétations ont été rendues possibles grâce à une gentille contribution de la Fondation Rosa-Luxemburg.
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Geneva Global Health Hub
Nous construisons un espace de société civile fort à Genève pour une santé mondiale plus démocratique.
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